De
nombreuses inexactitudes et même inepties,ont été
écrites sur l'histoire de cet homme, qui, loin de le servir, trahissent
plutôt sa mémoire !
De sa prétendue ressemblance avec" Papillon" à
son appartenance à un mystérieux "commando du mexique",les
journalistes et colporteurs de ragots se sont engouffrés, imprudemment,
dans la brèche créé par un article de "France-soir"
en date de 1969, écrit sans la plus élémentaire règle
de prudence et de vérification...
Né à Villenauxe, dans l'Aube, le 31 mai 1901 Charles a vécu
une adolescence ombrageuse, qui de ruptures en échecs, l'a mené
sur le chemin de la grande délinquance. Il est condamné
aux travaux forcés à perpétuité en septembre
1923, pour assassinat et est envoyé en Guyane en 1924. Là,
sa nature indomptable et sa soif de liberté, vont le lancer sur
les routes de l'évasion. Encore et encore. Infatigable, il va essayer
toutes les méthodes : sans succés...Toujours repris, il
terminera effectivement sa peine en 1946, par le jeu des grâces
présidentielles, consécutives à la fermeture du bagne.
De retour en France, en 1949, avec l'aide de l'armée du salut,
qui a tant fait pour les libérés, il va pouvoir retrouver
une vie normale, après 25 ans de bagne (!) et se réinsérér
dans la société, faisant la démonstration qu'une
deuxième chance est toujours possible...Apprécié
de tous, il s'était recrée une véritable vie sociale
et même une famille. Discrétement,tranquillement, cet homme
qui avait largement payé sa dette à la société,
a alors fini sa vie dans une maison de retraite de la Région Parisienne
. C'est là que je l'ai rencontré et apprécié,
aimé même, tout comme le personnel de cet établissement
qui le trouvait si gentil et si peu exigeant.
A plus de 105 ans il va recevoir, à mon initiative, le ministre
du tourisme Léon Bertrand, homme de Guyane, mais surtout de coeur,
et une grande émotion naitra de cette rencontre...
Charles nous a quittés, en janvier 2007, plus que centenaire, las
d'une vie d'aventure, bien remplie....
Il n'est pas question à travers ces quelques lignes de remettre
en cause quoi que ce soit, au nom d'une quelconque vérité
! De rabaisser une prétendue performance, ou de désacraliser
un prétendu héros... mais juste de permettre aux lecteurs
de cette modeste chronique, de savoir que si Charles Brunier méritait
d'être connu, c'est plus par son existence d'homme et l'exemple
que l'on peut en tirer, que par des fadaises qui ne lui apportent rien,
pas plus d'ailleurs qu'à leurs auteurs...
" Les plus grands hommes sont des hommes qui ont osés
se fier à leurs jugements propres, et pareillement les plus sots..."
Paul Valéry
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